Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/115

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remplis de zèle et d’ardeur pour la gloire du Seigneur et pour sa sainte loi. « Ils connaîtraient leur Père qui est aux cieux, et Celui qu’il a envoyé sur la terre ; » ils deviendraient les disciples fidèles du Rédempteur, qui désire si ardemment que tous se sauvent, et n’a pas dédaigné de verser son sang sur la croix pour le salut du monde.

Le 22 du mois d’août, nous quittâmes la vallée du Bouton de Rose, et nous traversâmes la chaîne montagneuse qui la sépare de la rivière à la Langue. La crête de cette chaîne présente une suite de rochers et de pierres siliceuses sous une foule de formes variées et même fantastiques. La montée est à pic et par conséquent difficile à » franchir avec des voitures ; il fallait l’assistance de tous les bras pour soutenir les attelages. Depuis plusieurs jours, nous avions campé dans les environs d’un étang ou d’une large excavation remplie d’eau sale et dégoûtante. Que le contraste nous fut agréable, lorsque nous nous trouvâmes sur les bords de cette belle rivière, claire comme le cristal ! Avec quel empressement nous pûmes étancher notre soif ! Les chevaux et les mules parurent se réjouir, hennissant et se cabrant d’impatience ; aussitôt qu’ils sentirent les brides relâchées, ils se plongèrent dans la rivière et s’y abreuvèrent à longs traits. Quand toute notre caravane se fut désaltérée, nous continuâmes notre route. Nous traversâmes une plaine ondoyante et un monticule assez élevé qui de loin paraissait étincelant