Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/192

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de tous ceux qui y assistent  ; on s’arrache les cheveux, on se fait des entailles dans les jambes  ; le calumet enfin est allumé : c’est l’alpha et l’oméga de toutes leurs cérémonies. Ils le présentent aux mânes des morts et les supplient de ne point faire de mal aux vivants. Souvent, dans leurs festins et dans leurs voyages, et même à de grandes distances, ils envoient aux morts des bouffées de tabac et brûlent en leur mémoire quelques petits morceaux de chair en guise de sacrifice.

Le culte assiniboin comprend encore bon nombre de pratiques d’une grande variété, qu’il serait trop long d’exposer dans tous leurs détails.

J’ajouterai toutefois, comme particularité remarquable, que chaque sauvage qui se considère comme chef et guerrier possède ce qu’il appelle son Wah-kon ou Manitou, dans lequel il place toute sa confiance. C’est un oiseau empaillé, la peau d’une belette, l’osselet, la griffe, la dent de quelque animal, une pierre quelconque, ou une figure fantastique représentée par de petits grains comme qui dirait d’un chapelet, ou un petit tableau grossièrement peint, etc. Ces amulettes ou talismans les accompagnent dans leurs expéditions : à la guerre comme à la chasse, ils ne les quittent jamais. Dans toutes les difficultés et dans tous les périls, ils invoquent la protection et l’assistance de leur Wah-kon, comme si ces espèces d’idoles pouvaient les préserver des malheurs. Si quelque accident arrive à l’idole ou au charme, si on la brise ou qu’on