Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/283

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Paris, M. René de Sémalé, m’écrivit pour connaître la situation des tribus indiennes de l’Amérique du Nord. Voici les points sur lesquels mon correspondant me priait de lui donner des éclaircissements et voici les réponses que je lui ai faites. J’ajouterai ce qui s’est passé depuis lors entre le gouvernement et les aborigènes, et je dirai un mot des traités qui ont été conclus depuis 1851 jusqu’à la fin de 1854.

Première question. Pensez-vous, me demandait mon correspondant français, que les aborigènes viennent à disparaître à l’ouest du Mississipi, comme ils ont disparu jadis à l’est de ce fleuve  ? En d’autres termes, les Indiens de l’ouest subiront-ils le sort de leurs frères de l’est  ?

Réponse. Le même sort qu’ont eu les Indiens à l’est du Mississipi atteindra, à une époque peu éloignée, ceux qui se trouvent à l’ouest du même fleuve. À mesure que la population blanche, ou de race européenne, s’avance et pénètre dans l’intérieur des terres, les aborigènes se retirent graduellement. Déjà (en 1851) les blancs regardaient d’un œil avide les terres fertiles des Delawares, des Potowatomies, des Shawanons et d’autres tribus de nos frontières. Je ne serais point surpris si, dans peu d’années, des négociations étaient entamées pour l’achat de ces terres et le déplacement des Indiens, qui dans ce cas seront forcés évidemment de se retirer vers l’ouest. Les grands débouchés ouverts à l’émigration par