Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/291

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misère, ou vendre leurs réserves, ou aller rejoindre les bandes nomades des plaines, ou cultiver le sol. Mais remarquez-le bien, ces sauvages seront alors entourés de blancs qui les méprisent, les haïssent et les démoraliseront en peu de temps. Si l’on demande : À quoi faut-il attribuer que ces Indiens manquent parfois d’échanger leurs annuités permanentes contre des sommes plus fortes mais versées exactement à des termes convenus  ? La réponse à cette question se trouve dans la disparité des parties contractantes. D’une part nous avons l’officier intelligent et habile du gouvernement  ; de l’autre, quelques chefs ignorants accompagnés de leurs interprètes métis, dont l’intégrité est loin d’être proverbiale.

Que si vous ajoutez à tous ces faits les ravages qu’exercent chaque année dans un grand nombre de tribus la petite vérole, la rougeole, le choléra et d’autres maladies, ainsi que les divisions et les guerres intestines qui les déchirent sans cesse, je répète que, dans peu de lustres, il restera seulement de faibles vestiges de ces tribus dans les Réservations qui leur ont été garanties par les derniers traités. En ce moment, les agents du gouvernement entament des négociations nouvelles avec les Osages, les Potowatomies et plusieurs autres tribus pour acheter ce qui leur reste de propriétés.

Depuis la découverte de l’Amérique, le système de reléguer les Indiens plus avant dans les terres