Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/304

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la nation s’établissait dans l’Ohio, sur les rives du Muskingum, les autres regagnaient les bords et les forêts du Mississipi, d’où, d’après leurs traditions, leurs ancêtres étaient partis. Quand les colons de race européenne vinrent prendre possession de ce beau et grand fleuve, que le célèbre jésuite Marquette avait découvert le premier et auquel il donna le nom de l’Immaculée Conception, ils refoulèrent de nouveau les Delawares, et le gouvernement accorda à ces sauvages un petit territoire au sud-ouest du fort Leavenworth, sur la rivière du Missouri. Dans le courant de l’année qui vient de s’écouler, les Delawares ont cédé aux États-Unis ce dernier pied-à-terre.

Ces sauvages avaient reçu de la part du président des États-Unis les assurances les plus formelles que leurs droits seraient respectés, et qu’on veillerait fidèlement à l’exécution de toutes les conditions du traité, c’est-à-dire que les terres seraient vendues au plus offrant et exclusivement au profit de la nation. Ce fut donc à leur grand étonnement que les Delawares, immédiatement après la conclusion du traité, se virent investis de tous côtés par les blancs, qui, sans égard pour les clauses du traité, s’emparèrent de tous les sites favorables pour bâtir des villes, des villages, des fermes, des moulins, et déclarèrent qu’ils ne payeraient qu’un dollar et un quart (6 francs 24 cent.) par arpent  !

Les Delawares, ou Lenni-Lennapi, croient que