Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/40

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du chef sioux, qui l’invoquait et lui présentait le calumet avant toutes ses entreprises contre l’ennemi, et lui attribuait toutes les victoires qu’il remportait. J’ai tâché de désabuser le pauvre Indien de son étrange culte, et j’ai l’espoir que mes efforts n’ont point été inutiles.

Je l’ai déjà dit, on m’a envoyé chez les tribus siouses pour sonder leurs dispositions au point de vue religieux et moral. La courte relation que j’ai l’honneur de vous présenter fait connaître le résultat de ma visite. Tout ce que je viens de raconter sur ces pauvres habitants du désert n’est pas très-encourageant pour un missionnaire. Il y a loin de ces sauvages aux Têtes-Plates et à tant d’autres Indiens qui demeurent à l’ouest des montagnes Rocheuses. Ces premiers enfants de mon apostolat m’ont donné des consolations que je chercherais en vain chez les Sioux. Une mission parmi ces derniers serait-elle donc sans espoir de succès  ? Le peu d’expérience que j’ai pu acquérir, et mon séjour au milieu d’eux, m’inspirent plus de confiance en Celui qui tient entre ses mains les cœurs les plus durs et les volontés les plus récalcitrantes. J’espère que, dans le courant de cette année, quelque chose sera fait en faveur de ces malheureux Indiens, si longtemps privés des secours de la religion. Le même bonheur sera accordé à la nation des Pieds-Noirs, qui compte déjà onze cents néophytes dans son sein. C’est une bonne œuvre dont les prières des pieux asso-