Page:De Smet - Voyages dans Amerique septentrionale, 1874.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la foi parmi ses habitants plongés dans la nuit de l’ignorance. Cette contrée lointaine présente, surtout aux catholiques, le spectacle le plus intéressant, et c’est ce motif qui nous a déterminé à offrir au lecteur le récit abrégé de la découverte de ce pays, de sa colonisation et des missions qui ont été entreprises pour le salut de ses nombreuses peuplades.

Le territoire de l’Orégon est cette importante partie de l’Amérique septentrionale qui s’étend du 42e au 50e degré de latitude nord, et des mon­tagnes Rocheuses à l’océan Pacifique. Il est borné au nord par les possessions russes, et au midi par la Californie ; il forme une espèce de parallélo­gramme d’environ sept cent cinquante milles de longueur et de cinq cents de largeur, soit une sur­face de trois cent soixante-quinze milles carrés.

On ne peut douter que les Espagnols n’aient visité les premiers cette contrée. Les documents que nous possédons, et les récits des indigènes, concourent à rendre cette opinion incontestable. Ils affirment qu’un vaisseau parut avant 1792 au sud de la rivière Columbia, et que parmi eux vit encore une femme dont le père faisait partie de l’équipage de ce vaisseau, et dont la mère appar­tenait à la tribu des Kilamukes. Si nous ajoutons qu’on a trouvé dans leurs mains des crucifix que leur ont transmis leurs ancêtres ; que l’île de Van­couver renferme encore les ruines des habitations des colons ; que le détroit qui la sépare du conti-