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DE L’ALLEMAGNE

CHAPITRE VIII.

De la société.


Les riches et les nobles n’habitent presque jamais les faubourgs de Vienne, et l’on est rapproché les uns des autres comme dans une petite ville, quoique l’on y ait d’ailleurs tous les avantages d’une grande capitale. Ces faciles communications, au milieu des jouissances de la fortune et du luxe, rendent la vie habituelle très-commode, et le cadre de la société, si l’on peut s’exprimer ainsi, c’est-à-dire les habitudes, les usages et les manières, sont extrêmement agréables. On parle dans l’étranger de l’étiquette sévère et de l’orgueil aristocratique des grands seigneurs autrichiens ; cette accusation n’est pas fondée : il y a de la simplicité, de la politesse, et surtout de la loyauté dans la bonne compagnie de Vienne ; et le même esprit de justice et de régularité qui