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DE L’ALLEMAGNE

nent. Les étrangers apprécient l’agrément de leur entretien ; mais ce qu’on rencontre le moins dans les salons de la capitale de l’Allemagne, ce sont des Allemands.

L’on peut se plaire dans la société de Vienne, par la sûreté, l’élégance et la noblesse des manières que les femmes y font régner ; mais il y manque quelque chose à dire, quelque chose à faire, un but, un intérêt. On voudroit que le jour fût différent de la veille, sans que pourtant cette variété brisât la chaîne des affections et des habitudes. La monotonie, dans la retraite, tranquillise l’âme ; la monotonie, dans le grand monde, fatigue l’esprit.