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DE LA LANGUE ALLEMANSE

CHAPITRE XII.

De la langue allemande dans ses rapports avec
l’esprit de conversation
.


En étudiant l’esprit et le caractère d’une langue, on apprend l’histoire philosophique des opinions, des mœurs et des habitudes nationales, et les modifications que subit le langage doivent jeter de grandes lumières sur la marche de la pensée ; mais une telle analyse seroit nécessairement très-métaphysique, et demanderoit une foule de connoissances qui nous manquent presque toujours dans les langues étrangères, et souvent même dans la nôtre. Il faut donc s’en tenir à l’impression, générale que produit l’idiome d’une nation dans son état actuel. Le français, ayant été parlé plus qu’aucun autre dialecte européen, est à la fois poli par l’usage et acéré pour le but. Aucune langue n’est plus claire et plus rapide, n’indique