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Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 1, 1814.djvu/186

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DE L’ALLEMAGNE

les classes mais le lien de ces belles qualités n’étoit pas encore formé. L’état nouvellement constitué ne reposoit ni sur le temps ni sur le peuple.

Les punitions humiliantes généralement admises parmi les troupes allemandes froissoient l’honneur dans l’âme des soldats. Les habitudes militaires ont plutôt nui que servi à l’esprit guerrier des Prussiens ; ces habitudes étoient fondées de vieilles méthodes qui séparoient l’armée de la nation, tandis que, de nos jours, il n’y a de véritable force que dans le caractère national. Ce caractère en Prusse est plus noble et plus exalté que les derniers événements ne pourroient le faire supposer ; — « et l’ardent héroïsme du malheureux prince Louis doit jeter encore quelque gloire sur ses compagnons d’armes[1]. »


  1. Supprimé par la censure. Je luttai pendant plusieurs jours pour obtenir la liberté de rendre cet hommage au prince Louis, et je représentai que c’étoit relever la gloire des Français que de louer la bravoure de ceux qu’ils avoient vaincus ; mais il parut plus simple aux censeurs de ne rien permettre en ce genre.