n’ont donc jamais été réunies dans un centre, et n’ont point trouvé d’appui dans l’État. Peut-être la littérature a-t-elle dû à cet isolement comme à cette indépendance plus d’originalité et d’énergie.
« On a vu, dit Schiller, la poésie, dédaignée par le plus grand des fils de la patrie, par Frédéric, s’éloigner du trône puissant qui ne la protégeroit pas ; mais elle osa se dire allemande ; mais elle se sentit fière de créer elle-même sa gloire. Les chants des bardes germains retenti tirent sur le sommet des montagnes, se précipitèrent comme un torrent dans les vallées ; le poëte indépendant ne reconnut pour loi que les impressions de son âme et pour souverain que son génie. »
Il a dû résulter cependant de ce que les hommes de lettres allemands n’ont point été encouragés par le gouvernement, que pendant long-temps ils ont fait des essais individuels dans les sens les plus opposés, et qu’ils sont arrivés tard à l’époque vraiment remarquable de leur littérature.
La langue allemande, depuis mille ans, a été cultivée d’abord par les moines, puis par les chevaliers, puis par les artisans, tels que Hans-Sachs, Sébastien Brand, et d’autres, à l’approche de