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DES POÈMES ALLEMANDS

plus haute, si l’on se sent meilleur après s’en être pénétré : c’est là le jugement littéraire qu’il faut porter sur de tels écrits.

Parmi les odes de Klopstock, celles qui ont la révolution de France pour objet ne valent pas la peine d’être citées : le moment présent inspire presque toujours mal les poëtes ; il faut qu’ils se placent à la distance des siècles pour bien juger et même pour bien peindre ; mais ce qui fait un grand honneur à Klopstock, ce sont ses efforts pour ranimer le patriotisme chez les Allemands. Parmi les poésies composées dans ce respectable but, je vais essayer de faire connaître le chant des bardes après la mort d’Hermann, que les Romains appellent Arminius : il fut assassiné par les princes de la Germanie, jaloux de ses succès et de son pouvoir.

Hermann, chanté par les bardes Werdomar,
Kerdlng et Darmond.

« W. Sur le rocher de la mousse antique, asséyons-nous, ô bardes ! et chantons l’hymne funèbre. Que nul ne porte ses pas plus loin, que nul ne regarde sous ces branches où repose le plus noble fils de la patrie.