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DES PHILOSOPHES ALLEMANDS.

nature, et ses ouvrages sur les sciences physiques sont estimés même des savants qui ne considèrent que les faits et leurs résultats. Enfin, dans l’examen de lame, il cherche à démontrer comment les sensations et les conceptions intellectuelles se confondent dans le sentiment qui réunit ce qu’il y a d’involontaire et de réfléchi dans les unes et dans les autres, et contient ainsi tout le mystère de la vie.

Ce qui intéresse surtout dans ces systèmes, ce sont leurs développements. La base première de la pretendue explication du monde est également vraie comme également fausse dans la plupart des théories ; car toutes sont comprises dans l’immense pensée qu’elles veulent embrasser : mais dans l application aux choses de ce monde, ces théories sont très-spirituelles, et répandent souvent de grandes lumières sur plusieurs objets en particulier.

Schelling s’approche beaucoup, on ne sauroit le nier, des philosophes appelés panthéistes c’est-à-dire de ceux qui accordent à la nature les attributs de la Divinité. Mais ce qui le distingue, c’est l’étonnante sagacité avec laquelle il a su rallier à sa doctrine les sciences et les arts : il instruit, il donne à penser dans chacune de ses observa-