Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 3, 1814.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
222
LA PHILOSOPHIE ET LA MORALE.

CHAPITRE XVII.

De Woldemar.


Le roman de Woldemar est l’ouvrage du même philosophe Jacobi dont j’ai parlé dans le chapitre précédent. Cet ouvrage renferme des discussions philosophiques dans lesquelles les systèmes de morale que professoient les écrivains français sont vivement attaqués, et la doctrine de Jacobi y est développée avec une admirable éloquence. Sous ce rapport, Woldemar est un très-beau livre ; mais, comme roman, je n’en aime ni la marche ni le but.

L’auteur, qui, comme philosophe, rapporte toute la destinée humaine au sentiment, peint, ce me semble, dans son ouvrage la sensibilité autrement qu’elle n’est en effet. Une délicatesse exagérée, ou plutôt une façon bizarre de concevoir le cœur humain, peut intéresser