Page:De Staël – La Révolution française, Tome I.djvu/120

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que la sagesse seule du ministère françois pouvoit retarder ou prévenir.

On n’auroit, certes, pas vu sous Louis XIV un ministre disgracié comblé de preuves d’estime par toutes les classes de la société. Ce nouvel esprit d’indépendance devoit apprendre à un homme d’état la force de l’opinion ; néanmoins, loin de la ménager pendant les sept années qui se passèrent entre la retraite de M. Necker et la promesse des états généraux donnée par l’archevêque de Sens, il n’est sorte de fautes que les ministres n’aient commises ; et ils ont exaspéré chaque jour la nation, sans avoir entre leurs mains aucune force réelle pour la contenir.