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Page:De Staël – La Révolution française, Tome I.djvu/204

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CONSIDÉRATIONS

plusieurs membres du clergé, se plaignirent de ce que M. Necker avait traité les états généraux comme une administration provinciale, en ne leur parlant que des mesures à prendre pour garantir la dette de l’état, et pour perfectionner le système des impôts. Le principal objet des états généraux, sans doute, était de faire une constitution : mais pouvaient-ils exiger que le ministre du roi entamât le premier des questions qui ne devoient être mises en avant que par les représentants de la nation ?

D’un autre côté, les aristocrates, ayant vu, dans le discours de M. Necker, qu’en huit mois il avait assez rétabli les finances pour être en état de se passer de nouveaux impôts, commencèrent à blâmer le ministre d’avoir convoqué les états généraux, puisque le besoin d’argent ne les rendait pas indispensables. Ils oublioient apparemment que la promesse de ces états généraux était donnée avant le rappel de M. Necker. Dans cette circonstance, comme dans presque toutes, il marchait entre les deux extrêmes, car il ne voulait point dire aux représentants du peuple : Ne vous occupez que de constitution ; et il ne voulait pas non