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Page:De Staël – La Révolution française, Tome I.djvu/21

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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇOISE

Dans la seconde période politique, celle des affranchissemens partiels, les bourgeois des villes ont réclamé quelques droits ; car, dès que les hommes se réunissent, ils y gagnent au moins autant en sagesse qu’en force. Les républiques d’Allemagne et d’Italie, les priviléges municipaux du reste de l’Europe, datent de ce temps. Les murailles de chaque ville servoient de garantie à ses habitans. On voit encore, dans l’Italie surtout, des traces singulières de toutes ces défenses individuelles contre les puissances collectives des tours multipliées dans chaque enceinte des palais fortifiés ; enfin, des essais mal combinés, mais dignes d’estime, puisqu’ils avoient tous pour but d’accroître l’importance et l’énergie de chaque citoyen. On ne peut se dissimuler néanmoins que ces tentatives des petits états pour s’assurer l’indépendance, n’étant point régularisées ont souvent amené l’anarchie mais Venise, Gênes, la ligue lombarde les républiques toscanes, la Suisse, les villes anséatiques, ont honorablement fondé leur liberté à cette époque. Toutefois, les institutions de ces républiques se sont ressenties des temps où elles s’étoient établies et les droits de la liberté individuelle, ceux qui assurent l’exercice et le