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CONSIDÉRATIONS

CHAPITRE XXII.

Révolution du 14 juillet.

ON renvoya deux ministres en même temps que M. Necker, M. de Montmorin, homme attaché personnellement au roi depuis son enfance, et M. de Saint-Priest, distingué par la sagesse de son esprit. Mais ce que la postérité aura de la peine à croire, c’est qu’en se déterminant à une résolution de cette importance, on ne prit aucune mesure pour garantir la sûreté de la personne du roi, en cas de malheur. On se croyoit si certain du succès, qu’on ne rassembla pas de forces autour de Louis XVI, pour l’accompagner à quelque distance, si la capitale se révoltait. On fit camper les troupes dans la plaine, aux portes de Paris, ce qui leur donnoit l’occasion de communiquer avec les habitans ; ils venoient en foule voir les soldats, et les engageoient à ne pas se battre contre le peuple. Ainsi donc, excepté deux régimens allemands qui n’entendoient pas le françois, et qui tirèrent le sabre dans le jardin des Tuileries, seulement comme s’ils avoient voulu donner un