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Page:De Staël – La Révolution française, Tome I.djvu/26

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CONSIDÉRATIONS

mœurs asiatiques, a subi sous Pierre Ier la seconde crise des monarchies européennes, l’abaissement des grands par le monarque.

L’Europe devoit être citée au ban de la Pologne, pour les injustices toujours croissantes dont ce pays avoit été la victime jusqu’au règne de l’empereur Alexandre. Mais, sans nous arrêter maintenant aux troubles qui ont dû naître de la funeste réunion du servage des paysans et de l’indépendance anarchique des nobles, d’un superbe amour de la patrie, et d’une contrée tout ouverte au pernicieux ascendant des étrangers ; nous dirons seulement que la constitution rédigée en 1792, par des hommes éclairés, celle que le général Kosciusko a si honorablement défendue, étoit aussi libérale que sagement combinée.

L’Allemagne, comme empire politique, en est encore restée, sous divers rapports, à la première période de l’histoire moderne, c’est-à-dire, au gouvernement féodal ; toutefois l’esprit des temps a pénétré dans ses vieilles institutions. La France, l’Espagne et l’empire britannique ont cherché constamment à faire un tout politique : l’Allemagne a maintenu sa subdivision par un esprit d’indépendance et d’aristocratie tout ensemble. Le traité de Westphalie,