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Page:De Staël – La Révolution française, Tome I.djvu/27

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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇOISE

en reconnoissant la religion réformée dans la moitié de l’empire, a mis en présence deux parties de la même nation, qui, par une longue lutte, avoient appris à se respecter mutuellement. Ce n’est pas ici le moment de discuter les avantages politiques et militaires d’une réunion plus compacte. L’Allemagne a bien assez de force à présent pour maintenir son indépendance, tout en conservant ses formes fédératives ; et l’intérêt des hommes éclairés ne doit jamais être la conquête au dehors, mais la liberté au dedans.

La pauvre riche Italie ayant été sans cesse en proie aux étrangers, il est difficile de suivre la marche de l’esprit humain dans son histoire, comme dans celle des autres pays de l’Europe. La seconde période, celle de l’affranchissement des villes, que nous avons désignée comme se confondant avec la troisième, est plus sensible en Italie que partout ailleurs, puisqu’elle a donné naissance à diverses républiques, admirables au moins par les hommes distingués qu’elles ont produits. Le despotisme ne s’est établi chez les Italiens que par la division ; ils sont, à cet égard, dans une situation très-différente de l’Allemagne. Le sentiment patriotique, en Italie, doit faire désirer la réunion. Les