CHAPITRE X.
Le gouvernement anglois a-t-il donné de l’argent pour
fomenter les troubles en France ?
COMME l’idée dominante des aristocrates françois a toujours été, que les plus grands changemens dans l’ordre social tiennent à des anecdotes particulières, ils ont accueilli pendant long-temps l’absurde bruit, qui s’étoit répandu que le ministère anglois avait soudoyé les troubles révolutionnaires. Les jacobins, de leur côté, ennemis naturels de l’Angleterre, ont assez aimé à plaire au peuple en affirmant que tout le mal venoit de l’or anglois, répandu en France. Mais quiconque est capable d’un peu de réflexion ne sauroit croire un moment à cette absurdité mise en circulation. Un ministère soumis comme celui d’Angleterre à la surveillance des représentans du peuple, pourroit-il disposer d’une somme d’argent considérable, sans oser jamais en avouer l’emploi au parlement ? Toutes les provinces de France, soulevées en même temps, n’avoient point de chefs, et ce qui se passoit à Paris étoit préparé