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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇOISE

CHAPITRE XII.

L’assemblée constituante Paris.

L’ASSEMBLÉE constituante, transportés à Paris par la force armée, se trouva à quelques égards dans la situation du roi lui-même elle ne jouit plus entièrement de sa liberté. Le 5 et le 6 octobre furent, pour ainsi dire, les premiers jours de l’avènement des jacobins ; la révolution changea d’objet et de sphère ; ce n’étoit plus la liberté, mais l’égalité qui en devenoit le but, et la classe inférieure de la société commença, dès ce jour, à prendre de l’ascendant sur celle qui est appelée par ses lumières à gouverner. Meunier et Lally quittèrent l’assemblée et la France. Une juste indignation leur fit commettre cette erreur ; il en résulta que le parti modéré fut sans force. Le vertueux Malouet, et un orateur tout à la fois brillant et sérieux, M. de Clermont-Tonnerre, essayèrent de le soutenir mais on ne vit plus guère de débats qu’entre les opinions extrêmes.

L’assemblée constituante avoit été maîtresse du sort de la France depuis le 14 juillet jus-