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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇOISE

CHAPITRE XIII.

Des décrets de l’assemblée constituante relativement au
clergé.

LE reproche le plus sérieux qu’on ait fait à l’assemblée constituante c’est d’avoir été indifférente au maintien de la religion en France et de là viennent les déclamations contre la philosophie, qui ont remplacé toutes celles dont la superstition fut jadis l’objet. On doit justifier les intentions de l’assemblée constituante à cet égard, en examinant le motif de ses décrets. Les privilégiés ont pris en France un moyen de défense commun à la plupart des hommes, celui de rattacher une idée générale à leurs intérêts particuliers. Ainsi les nobles disoient que la valeur est l’héritage exclusif de la noblesse et les prêtres, que la religion ne sauroit se passer des biens du clergé : ces deux assertions sont également fausses. On s’est battu admirablement en Angleterre et en France depuis qu’il n’y existe plus un corps de noblesse, et la religion rentreroit dans tous les cœurs françois si l’on ne