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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

pour cela plus à louer ; mais on devroit conclure que de nos jours une nation éclairée ne peut rien faire de pis que de se remettre entre les mains d’un homme. Le public a plus d’esprit qu’aucun individu maintenant, et les institutions rallient les opinions beaucoup plus sagement que les circonstances. Si la nation françoise, au lieu de choisir ce fatal étranger, qui l’a exploitée pour son propre compte, et mal exploitée même sous ce rapport ; si la nation françoise, dis-je, alors si imposante, malgré toutes ses fautes, s’étoit constituée elle-même, en respectant les leçons que dix ans d’expérience venoient de lui donner, elle seroit encore la lumière du monde.