Page:De Staël – La Révolution française, Tome II.djvu/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
313
SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

« Messieurs les syndics,

« Dans l’enthousiasme de la liberté qui embrase toute la nation françoise, et qui nous pénètre de reconnoissance pour les bontés de notre auguste monarque, nous avons pensé que nous vous devions un tribut de notre gratitude. C’est dans le sein de votre république que M. Necker a pris le jour ; c’est au foyer de vos vertus publiques que son cœur s’est formé dans la pratique de toutes celles dont il nous a donné le touchant spectacle ; c’est à l’école de vos bons principes qu’il a puisé cette douce et consolante morale qui fortifie la confiance, inspire le respect, prescrit l’obéissance pour l’autorité légitime. C’est encore parmi vous, Messieurs, que son âme a acquis cette trempe ferme et vigoureuse dont l’homme d’état a besoin, quand il se livre avec intrépidité à la pénible fonction de travailler au bonheur public.

« Pénétrés de vénération pour tant de qualités différentes, dont la réunion dans M. Necker exalte notre admiration, nous croyons devoir aux citoyens de la ville de Genève des témoignages publics de notre reconnoissance, pour avoir formé dans son sein un ministre aussi parfait sous tous les rapports.