et des grandes dames de l’ancien régime. Mais il n’existoit presque plus rien de pareil sous la restauration ; Bonaparte, en imitant grossièrement les cours, en avoit fini le prestige : quinze ans de despotisme militaire changent tout dans les mœurs d’un pays. Les jeunes nobles participoient à l’esprit de l’armée ; ils conservoient encore les bonnes manières qu’ils tenoient de leurs parens, mais ils ne possédoient aucune instruction sérieuse. Les femmes ne se sentent nulle part le besoin d’être supérieures aux hommes, et quelques-unes seulement s’en donnoient la peine. Il restoit à Paris un très-petit nombre de personnes aimables de l’ancien régime, car les gens âgés étoient la plupart abattus par de longs malheurs, ou aigris par des colères opiniâtres. La conversation des hommes nouveaux avoit nécessairement plus d’intérêt, puisqu’ils avoient agi, puisqu’ils alloient en avant des événemens, à la suite desquels leurs adversaires se laissoient à peine traîner. Les étrangers recherchoient plus volontiers ceux qui s’étoient fait connaître pendant la révolution ; ainsi, sous ce rapport, leur amour-propre devoit être satisfait. D’ailleurs l’ancien empire de la bonne compagnie de France consistoit dans les conditions
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