difficiles exigées pour en faire partie, et dans la liberté des entretiens, au milieu d’une société très-choisie : ces deux grands avantages ne pouvoient plus se retrouver.
Le mélange des rangs et des partis avoit fait adopter la méthode angloise des réunions nombreuses ; elle interdit le choix parmi les invités, et par conséquent diminue de beaucoup le prix de l’invitation. La crainte qu’inspiroit le gouvernement impérial avoit détruit toute habitude d’indépendance dans la conversation ; les François, sous ce gouvernement, étoient presque tous devenus diplomates, de façon que la société se passoit en propos insignifians, et qui ne rappeloient nullement l’esprit audacieux de la France. On n’avoit assurément rien à craindre en 1814, sous Louis XVIII, mais l’habitude de la réserve étoit prise, et d’ailleurs les courtisans vouloient qu’il fût du bon ton de ne pas parler politique, de ne traiter aucun sujet sérieux : ils espéroient refaire ainsi la nation frivole, et par conséquent soumise ; mais le seul résultat qu’ils obtinssent, c’étoit de rendre les entretiens insipides, et de se priver de tout moyen de connaître la véritable opinion de chacun.
Une société si peu piquante étoit pourtant