équité : qu’est-ce donc que juger une nation ? La conduite de Bonaparte envers la Prusse a été prise pour modèle dans le second traité de Paris ; de même les forteresses et les provinces sont occupées par cent cinquante mille soldats étrangers. Est-ce ainsi qu’on peut persuader aux François que Bonaparte étoit injuste, et qu’ils doivent le haïr ? Ils en auroient été bien mieux convaincus, si l’on n’avoit en rien suivi sa doctrine. Et que promettoient les proclamations des alliés ? Paix à la France, dès que Bonaparte ne seroit plus son chef. Les promesses des puissances, libres de leurs décisions, ne devoient-elles pas être aussi sacrées que les sermens de l’armée françoise prononcés en présence des étrangers ? Et parce que les ministres de l’Europe commettent la faute de placer dans l’île d’Elbe un général dont la vue doit émouvoir ses soldats, faut-il que pendant cinq années des contributions énormes épuisent le pauvre ? Et ce qui est plus douloureux encore, faut-il que des étrangers humilient les François, comme les François ont humilié les autres nations ; c’est-à-dire, provoquent dans leurs âmes les mêmes sentimens qui ont soulevé l’Europe contre eux ? Pense-t-on que maltraiter une nation jadis si forte
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