parvenir ? Dans un pays, au contraire, qui n’est réglé que par la loi, quelle femme auroit l’inutile hardiesse de solliciter une injustice, ou de compter plus sur ses instances que sur les titres réels de ceux qu’elle recommande ? Ce n’est pas seulement la corruption des mœurs qui résulte de ces démarches continuelles, de cette activité d’intrigue, dont les femmes françoises, surtout celles du premier rang, n’ont que trop donné l’exemple ; mais les passions dont elles sont susceptibles, et que la délicatesse même de leurs organes rend plus vives, dénaturent en elles tout ce que leur sexe a d’aimable.
Le véritable caractère d’une femme, le véritable caractère d’un homme, c’est dans les pays libres qu’il faut le connaître et l’admirer. La vie domestique inspire aux femmes toutes les vertus ; et la carrière politique, loin d’habituer les hommes à mépriser la morale ainsi qu’un vieux conte de nourrice, exerce sans cesse les fonctionnaires publics au sacrifice d’eux-mêmes, à l’exaltation de l’honneur, à toutes les grandeurs de l’âme que la présence habituelle de l’opinion développe infailliblement. Enfin, dans un pays où les femmes sont au centre de toutes les intrigues, parce que c’est la faveur qui gouverne tout, les mœurs de la première classe