vent l’exercice en avoit été modifié par les monarques prédécesseurs de Louis XVIII, tels que Louis le Gros, Philippe le Bel, Louis XI, Henri II, Charles IX et Louis XIV. Certes les exemples étoient mal choisis ; car, sans parler de Louis XI et de Charles IX, l’ordonnance de Louis le Gros, en 1127, relevoit le tiers état des villes de la servitude, et il y a un peu long-temps que la nation françoise a oublié ce bienfait ; et, quant à Louis XIV, ce n’est pas de son nom que l’on peut se servir, lorsqu’il est question de liberté.
À peine entendis-je ces paroles, que les plus grands maux me parurent à craindre pour l’avenir, car de si indiscrètes prétentions exposoient le trône encore plus qu’elles ne menaçoient les droits de la nation. Elle étoit alors si forte dans l’intérieur, qu’il n’y avoit rien à redouter pour elle ; mais c’est précisément parce que l’opinion étoit toute-puissante, qu’on ne pouvoit s’empêcher de s’irriter contre des ministres qui compromettoient ainsi l’autorité tutélaire du roi, sans avoir aucun appui réel pour la soutenir. La charte étoit précédée de l’ancienne formule usitée dans les ordonnances : Nous accordons, nous faisons concession et octroi, etc. Mais le nom même de charte, consacré par