exigent en même temps une finance pour le monarque, qui doit être indemnisé des subsides dont la lignée du nouveau noble est affranchie, et une aumône pour le peuple, qui se trouve surchargé par cette exemption. C’est la chambre des comptes qui décide de toutes les deux. Le roi peut remettre l’une et l’autre : mais il remet rarement l’aumône, parce qu’elle regarde les pauvres. On ne doit pas oublier ici la réflexion d’un célèbre jurisconsulte : Toutefois, dit-il, à bien entendre, cette abolition de roture n’est qu’une effaçure dont la marque demeure ; elle semble même plutôt une fiction qu’une vérité, le prince ne pouvant par effet réduire l’être au non-être. C’est pourquoi nous sommes si curieux en France de cacher le commencement de notre noblesse, afin de la faire remonter à cette première espèce de gentillesse ou générosité immémoriale, qui seule constituoit autrefois les nobles. »
On s’étonne, quand on lit tout ce qui a été écrit en Europe depuis la découverte de l’imprimerie, et même tout ce qu’on cite des anciennes chroniques, combien les principes des amis de la liberté sont anciens dans chaque pays ; combien, à travers les superstitions de certaines époques, il perce d’idées justes dans