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Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome I, 1807.djvu/140

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CORINNE OU L’ITALIE

ancienne. Les vallées qui séparaient les collines se sont presque comblées par le temps et par les ruines des édifices ; mais ce qui est plus singulier encore, un amas de vases brisés a élevé deux collines nouvelles[1], et c’est presque une image des temps modernes, que ces progrès ou plutôt ces débris de la civilisation, mettant de niveau les montagnes avec les vallées, effaçant au moral comme au physique toutes les belles inégalités produites par la nature, et qui décorent son aspect.

Trois autres collines[2], non comprises dans les sept fameuses, donnent à la ville de Rome quelque chose de si pittoresque, que c’est peut-être la seule ville qui, par elle-même, et dans sa propre enceinte, offre les plus magnifiques points de vue. On y trouve un mélange si remarquable de ruines et d’édifices, de campagnes et de déserts, qu’on peut contempler Rome de tous les côtés, et voir toujours un tableau frappant dans la perspective opposée.

Oswald ne pouvait se lasser de considérer les traces de l’antique Rome du point élevé du Capitole où Corinne l’avait conduit. La lecture de

  1. Le monte Citorio et Testacio.
  2. Le Janicule, le monte Vaticano et le monte Mario