Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome I, 1807.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
CORINNE OU L’ITALIE.

cloîtres, ou plutôt que les cloîtres ont été bâtis sur leur modèle.

Le mont Esquilin était appelé le mont des Poëtes, parce que Mécène ayant son palais sur cette colline, Horace, Properce et Tibulle y avaient aussi leur habitation. Non loin de là sont les ruines des Thermes de Titus et de Trajan. On croit que Raphaël prit le modèle de ses arabesques dans les peintures à fresque des Thermes de Titus. C’est aussi là qu’on a découvert le groupe de Laocoon. La fraîcheur de l’eau donne un tel sentiment de plaisir dans les pays chauds, qu’on se plaisait à réunir toutes les pompes du luxe et toutes les jouissances de l’imagination dans les lieux où l’on se baignait. Les Romains y faisaient exposer les chefs-d’œuvre de la peinture et de la sculpture. C’était à la clarté des lampes qu’ils les considéraient ; car il paraît, par la construction de ces bâtimens, que le jour n’y pénétrait jamais, et qu’on voulait ainsi se préserver de ces rayons du soleil si poignans dans le midi : c’est sans doute à cause de la sensation qu’ils produisent, que les anciens les ont appelés les dards d’Apollon. On pourrait croire en observant les précautions extrêmes prises par les anciens contre la chaleur, que