Aller au contenu

Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome I, 1807.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
152
CORINNE OU L’ITALIE

le climat était alors plus brûlant encore que de nos jours. C’est dans les Thermes de Caracalla qu’étaient placés l’Hercule de Farnèse, la Flore et le groupe de Dircé. Près d’Ostie, l’on a trouvé dans les bains de Néron l’Apollon du Belvédère. Peut-on concevoir qu’en regardant cette noble figure Néron n’ait pas senti quelques mouvemens généreux !

Les Thermes et les Cirques sont les seuls genres d’édifices consacrés aux amusemens publics dont il reste des traces à Rome. Il n’y a point d’autre théâtre que celui de Marcellus dont les ruines subsistent encore. Pline raconte que l’on a vu trois cent soixante colonnes de marbre et trois mille statues dans un théâtre qui ne devait durer que peu de jours. Tantôt les Romains élevaient des bâtimens si solides, qu’ils résistaient aux tremblemens de terre ; tantôt ils se plaisaient à consacrer des travaux immenses à des édifices qu’ils détruisaient eux-mêmes quand les fêtes étaient finies : ils se jouaient ainsi du temps sous toutes les formes, Les Romains, d’ailleurs, n’avaient pas, comme les Grecs, la passion des représentations dramatiques ; les beaux arts ne fleurirent à Rome que par les ouvrages et les artistes de la Grèce, et la grandeur romaine s’exprimait plutôt par la magnificence colossale