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Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome I, 1807.djvu/364

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CORINNE OU L’ITALIE


CHAPITRE III


OSWALD alla le lendemain de bonne heure chez Corinne, inquiet de ce qu’elle lui avait dit. Sa femme de chambre vint au-devant de lui, et lui remit un billet de sa maîtresse, qui lui annonçait qu’elle s’était retirée dans le couvent le matin même, comme elle l’en avait prévenu, et qu’elle ne le reverrait qu’après le vendredi saint. Elle lui avouait qu’elle n’avait pas eu le courage de lui dire la veille qu’elle s’éloignait le lendemain. Oswald fut surpris comme par un coup inattendu. Cette maison, ou il avait toujours vu Corinne, et qui était devenue si solitaire, lui causa l’impression la plus pénible. Il voyait là sa harpe, ses livres, ses dessins, tout ce qui l’entourait habituellement ; mais elle n’y était plus. Un frisson douloureux s’empara d’Oswald : il se rappela la chambre de son père, et il fut forcé de s’asseoir, car il ne pouvait plus se soutenir.

— Il se pourrait donc, s’écria-t-il, que j’ap-