OSWALD alla le lendemain de bonne heure
chez Corinne, inquiet de ce qu’elle lui avait dit.
Sa femme de chambre vint au-devant de lui, et lui
remit un billet de sa maîtresse, qui lui annonçait
qu’elle s’était retirée dans le couvent le matin
même, comme elle l’en avait prévenu, et qu’elle
ne le reverrait qu’après le vendredi saint. Elle lui
avouait qu’elle n’avait pas eu le courage de lui dire
la veille qu’elle s’éloignait le lendemain. Oswald
fut surpris comme par un coup inattendu. Cette
maison, ou il avait toujours vu Corinne, et qui
était devenue si solitaire, lui causa l’impression
la plus pénible. Il voyait là sa harpe, ses livres,
ses dessins, tout ce qui l’entourait habituellement ;
mais elle n’y était plus. Un frisson douloureux
s’empara d’Oswald : il se rappela la
chambre de son père, et il fut forcé de s’asseoir,
car il ne pouvait plus se soutenir.
— Il se pourrait donc, s’écria-t-il, que j’ap-