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CORINNE OU L’ITALIE.

Vésuve, le golfe de Naples, les îles dont il est parsemé, et la campagne qui s’étend depuis Naples jusqu’à Gaëte, enfin la contrée de l’univers où les volcans, l’histoire et la poésie ont laissé le plus de traces. Aussi, d’un commun accord, tous les amis de Corinne lui demandèrent-ils de prendre pour sujet des vers qu’elle allait chanter les souvenirs que ces lieux retraçaient. Elle accorda sa lyre et commença d’une voix altérée. Son regard était beau ; mais qui la connaissait comme Oswald pouvait y démêler l’anxiété de son ame : elle essaya cependant de contenir sa peine, et de s’élever du moins pour un moment au-dessus de sa situation personnelle.


IMPROVISATION DE CORINNE DANS LA CAMPAGNE
DE NAPLES.

« La poésie, la nature et l’histoire rivalisent ici de grandeur ; ici l’on peut embrasser d’un coup d’œil tous les temps et tous les prodiges.

J’aperçois le lac d’Averne, volcan éteint, dont les ondes inspiraient jadis la terreur ; l’Achéron, le Phlégéton, qu’une flamme sou-