CEPENDANT Corinne souhaitait qu’Oswald
l’entendît encore une fois, comme au jour du
Capitole, avec tout le talent qu’elle avait reçu
du ciel ; si ce talent devait être perdu pour jamais,
elle voulait que ses derniers rayons,
avant de s’éteindre, brillassent pour celui qu’elle
aimait. Ce désir lui fit trouver dans l’agitation
même de son ame l’inspiration dont elle
avait besoin. Sa lyre était préparée, et tous ses
amis impatiens de l’entendre. Le peuple même
qui la connaissait de réputation, ce peuple qui
dans le midi est par l’imagination bon juge de la
poésie, entourait en silence l’enceinte où les
amis de Corinne étaient placés, et tous ces visages
napolitains exprimaient par leur vive physionomie
l’attention la plus animée. La lune se levait
à l’horizon ; mais les derniers rayons du jour
rendaient encore sa lumière très-pâle. Du haut de
la petite colline qui s’avance dans la mer et forme
le cap Misène on découvrait parfaitement le