COMBIEN Rome semble déserte en revenant de
Naples ! On entre par la porte de Saint-Jean-de-Latran ;
on traverse de longues rues solitaires ;
le bruit de Naples, sa population, la
vivacité de ses habitans, accoutument à un certain
degré de mouvement qui d’abord fait paraître
Rome singulièrement triste ; l’on s’y plaît
de nouveau, après quelque temps de séjour :
mais quand on s’est habitué à une vie de distractions,
on éprouve toujours une sensation
mélancolique en rentrant en soi-même, dût-on
s’y trouver bien. D’ailleurs le séjour de Rome,
dans la saison de l’année où l’on était alors, à la
fin de juillet, est très-dangereux. Le mauvais
air rend plusieurs quartiers inhabitables, et la
contagion s’étend souvent sur la ville entière.
Cette année, particulièrement, les inquiétudes
étaient encore plus grandes qu’à l’ordinaire, et
tous les visages portaient l’empreinte d’une terreur
secrète.