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CORINNE OU L’ITALIE.

Mais ce charme d’un jour peut-il suffire à la vie ? Et puisque cette aimable ignorance de soi-même ne dure pas, puisqu’il faut enfin pénétrer dans son ame, et savoir ce que l’on sent, la candeur qui survit, à cette découverte ne vaut-elle pas mieux encore que la candeur qui la précède ? —

Il comparait ainsi dans ses réflexions Corinne et Lucile : mais cette comparaison n’était encore, du moins il le croyait, qu’un simple amusement de son esprit, et il ne supposait pas qu’elle pût jamais l’occuper davantage.