APRÈS avoir quitte la maison de lady Edgermond,
Oswald se rendit en Écosse. Le trouble
que lui avait laissé la présence de Lucile, le sentiment
qu’il conservait pour Corinne, tout fit
place à l’émotion qu’il ressentit à l’aspect des
lieux où il avait passé sa vie avec son père : il se
reprochait les distractions auxquelles il s’était
livré depuis une année ; il craignait de n’être
plus digne d’entrer dans la demeure qu’il eût
voulu n’avoir jamais quittée. Hélas ! après la
perte de ce qu’on aimait le plus au monde
comment être content de soi-même, si l’on n’est
pas resté dans la plus profonde retraite ! Il suffit
de vivre dans la société pour négliger de quelque
manière le culte de ceux qui ne sont plus.
C’est en. vain que leur souvenir habite au fond
du cœur. On se prête à cette activité des vivans,
qui écarte l’idée de la mort, ou comme pénible,
ou comme inutile, ou seulement même comme
fatigante. Enfin, si la solitude ne prolonge pas