Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome II, 1807.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
CORINNE OU L’ITALIE.


CHAPITRE IV


LES ruines de Pompéia sont du même côté de la mer que le Vésuve, et c’est par ces ruines que Corinne et lord Nelvil commencèrent leur voyage. Ils étaient silencieux l’un et l’autre ; car le moment de la décision de leur sort approchait, et cette vague espérance dont ils avaient joui si long-temps, et qui s’accorde si bien avec l’indolence et la rêverie qu’inspire le climat d’Italie, devait enfin être remplacée par une destinée positive. Ils virent ensemble Pompéia, la ruine la plus curieuse de l’antiquité. À Rome, l’on ne trouve guères que les débris des monumens publics, et ces monumens ne retracent que l’histoire politique des siècles écoulés ; mais à Pompéia c’est la vie privée des anciens qui s’offre à vous telle qu’elle était. Le volcan qui a couvert cette ville de cendres l’a préservée des outrages du temps. Jamais des édifices exposés