LES ruines de Pompéia sont du même côté de
la mer que le Vésuve, et c’est par ces ruines
que Corinne et lord Nelvil commencèrent leur
voyage. Ils étaient silencieux l’un et l’autre ; car
le moment de la décision de leur sort approchait,
et cette vague espérance dont ils avaient
joui si long-temps, et qui s’accorde si bien avec
l’indolence et la rêverie qu’inspire le climat
d’Italie, devait enfin être remplacée par une
destinée positive. Ils virent ensemble Pompéia,
la ruine la plus curieuse de l’antiquité. À Rome,
l’on ne trouve guères que les débris des monumens
publics, et ces monumens ne retracent que
l’histoire politique des siècles écoulés ; mais à
Pompéia c’est la vie privée des anciens qui
s’offre à vous telle qu’elle était. Le volcan qui a
couvert cette ville de cendres l’a préservée des
outrages du temps. Jamais des édifices exposés