LE mouvement d’émulation qui avait soulagé
Corinne, pendant quelques instans, la conduisit
encore le lendemain à la galerie de Florence,
elle se flatta de retrouver son ancien goût pour
les arts, et d’y puiser quelque intérêt pour ses
occupations d’autrefois. Les beaux-arts sont encore
très-républicains à Florence : les statues et
les tableaux sont montrés à toutes les heures
avec la plus grande facilité. Des hommes instruits,
payés par le gouvernement, sont préposés,
comme des fonctionnaires publics, à l’explication
de tous ces chefs-d’œuvre. C’est un reste
du respect pour les talens en tous genres, qui a
toujours existé en Italie, mais plus particulièrement
à Florence, lorsque les Médicis voulaient
se faire pardonner leur pouvoir par leur esprit,
et leur ascendant sur les actions, par le libre
essor qu’ils laissaient du moins à la pensée. Les
gens du peuple aiment beaucoup les arts à Flo-