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CHAPITRE IV


LE mouvement d’émulation qui avait soulagé Corinne, pendant quelques instans, la conduisit encore le lendemain à la galerie de Florence, elle se flatta de retrouver son ancien goût pour les arts, et d’y puiser quelque intérêt pour ses occupations d’autrefois. Les beaux-arts sont encore très-républicains à Florence : les statues et les tableaux sont montrés à toutes les heures avec la plus grande facilité. Des hommes instruits, payés par le gouvernement, sont préposés, comme des fonctionnaires publics, à l’explication de tous ces chefs-d’œuvre. C’est un reste du respect pour les talens en tous genres, qui a toujours existé en Italie, mais plus particulièrement à Florence, lorsque les Médicis voulaient se faire pardonner leur pouvoir par leur esprit, et leur ascendant sur les actions, par le libre essor qu’ils laissaient du moins à la pensée. Les gens du peuple aiment beaucoup les arts à Flo-