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CORINNE OU L’ITALIE.
LIVRE XII.
HISTOIRE DE LORD NELVIL
CHAPITRE PREMIER.
J’AI été élevé dans la maison paternelle avec
une tendresse, avec une bonté que j’admire
bien davantage, depuis que je connais les
hommes. Je n’ai jamais rien aimé plus profondément
que mon père, et cependant il me semble
que si j’avais su, comme je le sais à présent,
combien son caractère était unique dans le
monde, mon affection eût été plus vive encore
et plus dévouée. Je me rappelle mille traits de
sa vie, qui me paraissaient tout simples, parce
que mon père les trouvait tels, et qui m’attendrissent
douloureusement aujourd’hui que j’en
connais la valeur. Les reproches qu’on se fait
envers une personne qui nous fut chère et qui
n’est plus donnent l’idée de ce que pourraient
être les peines éternelles, si la miséricorde di-