EN arrivant à Florence, lord Nelvil écrivit
au prince Castel-Forte, et peu d’instans après
le prince se rendit chez lui. Oswald fut si ému
en le voyant, qu’il fut long-temps sans pouvoir
lui parler ; enfin il lui demanda des nouvelles
de Corinne. — Je n’ai rien que de triste à vous
dire sur elle, répondit le prince Castel-Forte :
sa santé est très-mauvaise et s’affaiblit tous les
jours. Elle ne voit personne que moi, l’occupation
lui est souvent très-difficile ; cependant je
la croyais un peu plus calme lorsque nous avons
appris votre arrivée en Italie. Je ne puis vous
cacher qu’à cette nouvelle son émotion a été si
vive, que la fièvre qui l’avait quittée l’a reprise.
Elle ne m’a point dit quelle était son intention
relativement à vous, car j’évite avec grand soin
de lui prononcer votre nom. — Ayez la bonté,
mon prince, reprit Oswald, de lui faire voir
la lettre que vous avez reçue de moi, il y a près
de cinq ans : elle contient tous les détails des cir-