CHAPITRE III
PERTE DE LA COLONIE.
La sollicitude gouvernementale pour le Canada ne survécut pas au crédit de Colbert.
Elle ne dura guère que dix ans, de 1664 à 1675, mais cette courte période fut pleine de résultats féconds puisqu’elle vit doubler la population, qui s’éleva du chiffre de 3,400[1] à celui de 7,800 âmes.
Du jour où Louvois commença à gagner dans l’esprit du Roi l’influence qu’y perdait Colbert, où l’organisateur de la marine dut s’effacer devant l’organisateur de l’armée, la politique d’expansion coloniale fut mise en oubli ; les idées de guerre continentale et de conquêtes européennes prévalurent, et le monarchie, détournant les yeux des colonies auxquelles un effort de plus aurait peut-être assuré la prépondérance sur toutes celles des autres nations, se laissa entraîner dans des guerres glorieuses au début, mais qui devaient se terminer par de douloureux revers.
- ↑ Recensements de 1666 et de 1675, aux Archives des colonies, cités par M. Rameau.