Aller au contenu

Page:De Taurines - La nation canadienne, 1894.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE IV

L’ANGLETERRE S’ATTACHE LES CANADIENS.
LA FRANCE LES OUBLIE (1763-1778).

« Enfin, le Roi dormira tranquille ! » s’écria, dit-on, Mme de Pompadour en apprenant la signature du désastreux traité !

Le traité de Paris était pourtant l’échec le plus grave qu’eût, depuis quatre siècles, subi la monarchie française. Depuis le traité de Brétigny, aucune convention aussi humiliante n’avait été signée. Et comme alors, c’était le même ennemi que nous trouvions devant nous. Mais dans quelles différentes conditions !

Au quatorzième siècle, la lutte entre les rois de France et d’Angleterre était une lutte dynastique bien plus qu’une lutte de race ; la guerre était une guerre civile entre deux nations de même origine. Les rois anglais, les barons et chevaliers qui les suivaient, les hommes d’armes qui composaient leur armée, étaient des Normands, tous de même sang, de même langue[1], de même religion que les sujets des rois

  1. Ce n’est qu’au commencement du quinzième siècle que le