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D’UNE FEMME SENSIBLE.

moral, que le cadre étroit dans lequel je l’ai resserré me paraît rendre encore plus frappant. La jalousie est un mal si commun chez les femmes, elle influe tellement sur leur bonheur, elle les compromet si souvent et de tant de manières, qu’il est impossible qu’une suite de développements qui leur montrent à chaque mot jusqu’à quel point cette passion peut les égarer, ne leur offre pas une utile et grande leçon. J’ai eu même un instant l’idée de rendre cette leçon plus forte, en faisant résulter, des imprudences de mon héroïne, des malheurs plus graves que ceux dont sa vive imagination se tourmente ; mais j’ai craint d’altérer par là le caractère simple et idéal de cet ouvrage ; il m’a paru que tout devait s’y passer, pour ainsi dire, dans l’âme, et qu’une morale trop sévère, ou plutôt trop positive, ne pouvait s’accorder avec le genre de sensations que j’avais voulu peindre.

Enfin, le court espace de temps dans lequel j’ai renfermé mon sujet me semble exiger aussi quelques explications. Peut-être croira-t-on, au premier moment, y voir une sorte d’impossibilité.