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Page:De Théis - Oeuvres complètes, Tome 3, 1842.djvu/115

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VINGT-QUATRE HEURES

auprès de cela que tout le reste ? » En achevant ces mots, il parut prêt à s’évanouir. Accablée moi-même sous le poids de ma confusion, j’eus à peine la force de lui tendre la main : il la saisit et voulut la porter à sa bouche ; une larme tomba dessus, elle était brûlante ; je la retirai sans dire une seule parole ; je n’avais plus d’expressions, et je me sentais mal avec moi-même. Je me hâtai de rentrer dans mon cabinet, où il me suivit, et ce ne fut qu’après un long silence que je pus reprendre mon triste récit.

Il m’écouta avec attention. Chaque mot que je disais ranimant en moi le sentiment de mon malheur, je retrouvai bientôt ma force et mon courage, et je lui dévoilai la vérité tout entière. Mes craintes, mes douleurs, mon imprudente démarche, je lui appris tout ; mais rien ne paraissait l’émouvoir : seulement, lorsque je parlais de cette femme, des preuves que je croyais avoir de votre perfidie, il souriait mélancoliquement, et une douce pitié se répandait sur tous ses traits. Qu’elle me faisait de bien, grand Dieu ! comme je désirais ardemment qu’il me trouvât ridicule