Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
168
PENSÉES.
bonheur nous fait éprouver une sensation de doute, d’hésitation, qui ressemble à la frayeur. Nous craignons qu’il ne soit un nouveau piège que nous tend la fortune.
XXXIII.
On a besoin de s’accoutumer à tout, au malheur, à la maladie, au bonheur même.
XXXIV.
Il y a dans le malheur un moment affreux, et plus, en quelque sorte, que le malheur même ; c’est celui où il devient impossible d’en douter.
XXXV.
Nous nous apercevons, à force de vivre, que la plupart de nos malheurs viennent de ce que nous voulons sans cesse hâter, changer, forcer les événements.